Page:Léon Frapié - La maternelle, 1904.djvu/267

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Et voilà précisément le désastreux : ces enfants ne sont plus nature et pourtant on n’a pas amendé leurs instincts profonds ! Les germes de plein air susceptibles d’apporter la réaction utile ont été étouffés, tandis que demeure la perversion qui rampe et se tapit pour mieux sévir plus tard. Allez donc corriger les goûts de malpropreté de Virginie Popelin, de Marie Doré, maintenant qu’elles se réfugient derrière le signe extérieur de propreté !

Ces enfants poussent dans un milieu mauvais qui reste vivant et fort autour d’eux ; l’amélioration éducative consiste à les parquer dans un milieu artificiel. Supposez un malade ayant besoin d’aller à la campagne et à qui l’on réciterait les descriptions des plus beaux paysages, — en le laissant à la ville.

Les enfants les mieux influencés ont compris que, les maîtresses, c’est de la force avec laquelle il faut s’accommoder au mieux. Leur habileté à l’égard de l’école vaut celle du personnel enseignant à l’égard du public.

Ducret, Popelin sont de bons élèves : qu’est-ce que l’élevage primaire sauvera de précieux en eux ? Quel remède apportera-t-il à leur destinée de misérables ? Depuis leur naissance on les comprime dans le moule à morale, — sans empêcher d’agir les tares intérieures et les aimants extérieurs !

Je voudrais bien changer d’horizon, mais j’ai beau déplacer mon objectif, la vision gaie ne se présente pas. Et encore je m’astreins à la plus grande modération, mes constatations pénibles sont