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LIVRE PREMIER.

corrigés, retouchés, confiés pour l’exécution aux architectes qui ont su y découvrir des défauts. À Sienne par deux fois, en 1322 et en 1356, on détruit ce qui est sorti de terre dans l’espoir de trouver mieux. Et de plus en plus ainsi on se rend compte du peu de conformité du gothique avec le génie italien.

Le xve siècle recueille enfin le fruit des tendances et des efforts qui l’ont précédé ; il en affermit, en étend et en accroît les résultats, de sorte que ce fameux quattrocento, comme l’appellent les érudits, — d’où le nom de quattrocentistes appliqué aux savants et aux artistes de ce même siècle, — nous offre le merveilleux spectacle d’une des manifestations les plus extraordinaires de l’esprit humain.

En ces temps heureux, tout favorise les hautes expressions de la pensée : les événements, les princes, les peuples, les artistes, les littérateurs et jusqu’aux passions qu’ennoblit le but vers lequel elles tendent.

Les deux principaux événements qui agissent sur les arts au xve siècle sont le retour de la papauté à Rome et la prise de Constantinople par les Turcs. Disons tout de suite que la portée de ces deux événements, du second surtout, a été exagérée.

La papauté n’est solidement établie à Rome, nous l’avons dit, qu’avec Martin V, c’est-à-dire vers 1420, et alors la Renaissance, commencée depuis trois ou quatre lustres, a déjà réalisé de notables progrès dans la voie que lui ont tracée Ghiberti, Brunellesco et Donatello. Bientôt néanmoins les souverains pontifes, par les découvertes qu’ils font à Rome, par les importantes constructions qu’ils y entreprennent, par les collections {{nr|{{taille|ARCH. DE LA RENAISSANCE<span style="font-size: %; line-height: 2;">