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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

trace de la transformation alors opérée. Les portes elles-mêmes, où se déployait tout le génie décoratif de la Renaissance, ont disparu. En ce genre, depuis la récente destruction, à Arles, de la porte de la Cavalerie, qui datait de Henri II, il n’est guère possible de citer que la porte Montre-Écu, à Amiens, bâtie sous François Ier, et la porte Saint-Nicolas, à Nancy, dont la construction rappelle les agrandissements dus à Charles III (1580-1624).

Soit par les dessins de Du Cerceau, soit par les débris plus ou moins importants conservés au Louvre, à Blois et au petit château de Villesavin, près Chambord, nous sommes suffisamment renseignés sur les fontaines commandées en Italie, au temps de Charles VIII et de Louis XII. Toutes se composaient de deux vasques superposées, maintenues par une colonne émergeant d’un large bassin. Cette disposition fit fortune et nous la retrouvons encore de nos jours dans des fontaines d’âges divers, mais bien françaises d’exécution, à Mantes (1519-1521), Guingamp (1535) et Saint-Jean-du-Doigt (1570). À Clermont-Ferrand, au contraire (1515), c’est le nombre des bassins qui est porté à deux, tandis que la seule vasque conservée, au lieu de s’arrondir uniformément, est divisée en plusieurs lobes.

La belle fontaine, dite de Beaune, à Tours, en un certain sens, se rattache également aux précédentes. Les vasques n’existent plus, il est vrai ; mais, du centre d’un bassin en pierre de Volvic, émerge une pyramide en marbre, haute de 4m,20, qui, par ses différences de plans, figure assez bien une superposition de piédouches. Suivant les registres de l’hôtel de ville, l’œuvre a été