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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

une transformation hardie, les nervures gothiques de la voûte, soigneusement conservées, au lieu de recevoir directement sur leurs reins des remplissages bombés, portent, au moyen de tympans ajourés, des dalles horizontales qui constituent dans leur ensemble un véritable plafond de pierre.

À Caen, sur le flanc nord de l’église Saint-Étienne-le-Vieux, existe un porche datant des premières années du xvie siècle, où se fait remarquer, croyons-nous, la plus ancienne application du système dont il vient d’être question. En tout cas, les belles chapelles de Saint-Pierre, dans la même ville, commencées en 1518, terminées en 1545, sont certainement postérieures, et les choses ont suivi leur cours ordinaire, c’est-à-dire que la perfection du genre se trouve assez loin du point de départ. Hector Sohier, à qui on ne saurait disputer ce chef-d’œuvre, a montré jusque dans l’arrangement des moindres parties une richesse d’imagination qui enlève tous les suffrages, et l’on comprend la nouvelle dérogation aux coutumes du moyen âge, consistant, dans le but de mieux éclairer les délicates sculptures répandues un peu partout, à priver certaines fenêtres de leurs meneaux. L’extérieur n’est pas moins élégant que l’intérieur et les pinacles à base évasée et à renflements multipliés, plantés sur les contreforts, peuvent à bon droit passer pour l’une des meilleures créations de la Renaissance.

La difficulté de trouver des dalles assez grandes pour remplacer les anciens triangles de remplissage suggéra bientôt une autre combinaison dont le plus parfait modèle se voit dans le chœur de l’église de Til-