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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

Floris, Corneille et Franz. Quant aux œuvres demeurées debout, elles se réduisent à très peu de chose, et le seul portail de l’église Saint-Jacques, à Liège (1558), témoigne bien insuffisamment d’un talent si hautement célébré par les contemporains.

Corneille de Vriendt, dit Floris (1518-1575), est le dernier architecte dont il soit utile de parler. Après avoir étudié sous Lombard et fait un voyage en Italie, nous le trouvons, en 1539, établi à Anvers, son lieu de naissance, où, durant plusieurs années, il ne s’occupa guère que de jeter sur le papier des projets pour décorations intérieures d’églises. La préparation était donc complète, lorsqu’en 1552 Martin van Vilre, seigneur d’Oplinter, vint lui demander, pour l’église de Léau, une « tour du Saint Sacrement », c’est-à-dire un de ces grands tabernacles en pierre que la Belgique nous montre fréquemment appliqués contre la muraille, au xve et au xvie siècle. Floris s’exécuta rapidement, et, dépassant tout ce qui avait été fait jusqu’alors, il donna à un simple monument liturgique, finement couvert de sculptures dans toutes ses parties, seize mètres de haut.

La réputation du jeune maître était désormais établie, et nous pourrions difficilement le suivre partout où on l’appelait. À l’autre extrémité de la Belgique, Tournai possède de lui un magnifique jubé (1566), que certains clercs, imbus d’idées étroites, eussent volontiers sacrifié, il y a quelques années, sans respect pour l’art de leur pays. Mais c’est surtout à Anvers qu’il faut aller étudier l’architecte. L’hôtel de ville, élevé de 1561 à 1565, avec ses quatre-vingt-quatre mètres de dévelop-