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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

les hôtels de ville de Veere et de Middelbourg, qui étaient terminés en 1518, après neuf ans de travaux, et ceux de Woerden et de Dordrecht, encore en construction au milieu du xvie siècle, la différence est insignifiante. Comme en Belgique, c’est dans les tableaux qu’il faut chercher les premières manifestations de la Renaissance. Engelbrechtsen (1468-1533), Lucas de Leyde (1494-1533), Jean van Schorel (1495-1562) et Jacob Cornelisz (....-1530) n’hésitent pas, pour les monuments sur lesquels se détachent leurs compositions, à se montrer novateurs. On conserve à Amsterdam des dessins d’Aertgen van Leiden (1498-1564), qui sont encore plus significatifs sous ce rapport. Les dispositions les plus avancées s’y retrouvent, et l’on ne peut s’empêcher de songer, à leur vue, au crayon facile de certains maîtres italiens.

Nous n’attachons pas grande importance au tombeau d’Engelbert II, comte de Nassau, et de sa femme, Marie de Bade, dans l’église réformée de Bréda (1539). Cette œuvre bizarre — au-dessus des gisants, une sorte de table est soutenue par César, Régulus, Annibal et Philippe de Macédoine agenouillés — a pour auteur un étranger, Thomas Vincent de Bologne, dont le métier sans doute n’était pas de manier habituellement le ciseau, puisque, sur l’adresse d’une lettre, son nom est suivi des mots : « peintre de l’empereur Charles-Quint ». Mais à Dordrecht et à Enkhuysen existent d’admirables clôtures de chœurs, exécutées, d’un côté, de 1538 à 1542 ; de l’autre, de 1542 à 1549, par un artiste originaire d’Amsterdam, Jean Aertsz van Terwen, qui n’en était sûrement pas à ses débuts. Dans les ateliers de