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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

lique de Saint-Pierre. Seulement, à sa mort (1455), les travaux, limités à la « tribune » ou chevet, ne dépassaient guère quelques pieds au-dessus du sol. Abandonnés alors, ils ne devaient être repris qu’après un demi-siècle par Jules II, dans des conditions qui méritent d’être notées. Le pape à peine installé fut tourmenté du désir de se faire élever un tombeau magnifique, et pour cela il entra en pourparlers avec Michel-Ange, dont le fier génie avait ses préférences. Un projet ne tarda pas à être présenté, mais tellement colossal que, même dans l’abside achevée de Saint-Pierre, si les prescriptions liturgiques n’y eussent pas mis d’obstacle, la place se fût encore trouvée trop étroite. Aussi Jules II résolut-il de jeter bas non seulement ce qui restait de la vieille basilique, mais encore la partie reconstruite par Bernard Rossellino. Tout devait prendre de plus grandes proportions, et les deux architectes appelés à présenter des plans, Giuliano da San-Gallo, l’oncle du célèbre Antonio, et Bramante, n’avaient qu’à s’abandonner à leur imagination. Comme on devait s’y attendre, le second l’emporta, et sans retard on se mit à l’œuvre. Sur les ruines de l’ancien temple à moitié démoli, la première pierre du nouveau fut posée le 18 avril 1506.

Le Saint-Pierre de Bramante, bien que rappelant dans ses dispositions principales certaines églises byzantines, où le plan général s’inscrit dans un carré et où la coupole centrale s’entoure de coupoles secondaires, paraît néanmoins une conception individuelle. Les figures ci-jointes feront comprendre l’économie des dispositions primitives et les changements imposés par