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INTRODUCTION.

tat. Commencé au temps de Charlemagne, grâce au puissant concours de quelques savants réunis autour du souverain, il se continue à la cour des derniers ducs d’Aquitaine, où prit naissance la poésie des troubadours. Le divorce de Louis VII fit un instant profiter l’Angleterre des avances de notre pays, et l’on ne doit pas oublier que Virgile, Stace, Ovide étaient lus et commentés en présence de Henri II. Bien d’autres princes, dont l’action a été plus ou moins grande, mériteraient également d’être rappelés. Ils suivaient le mouvement quand ils ne le favorisaient pas ouvertement. Le souvenir des anciens héros hantait les esprits, et l’on sait comment furent composées les listes d’hommes et de femmes, offerts à l’admiration publique sous le nom de Preux et de Preuses.

Cela n’empêcherait pas chaque nation, suivant son génie, de passer par toutes les phases du roman et du gothique. Et la chose en elle-même se présente de la manière la plus naturelle. Outre que la culture intellectuelle, esthétique et morale était loin d’être arrivée au degré voulu pour permettre la tentative qui devait avoir lieu plus tard, il restait encore, dans le domaine des créations possibles, un dernier champ à parcourir. L’arc brisé, par la facilité qu’il procurait, au moyen de poussées obliques, de substituer une légèreté presque exagérée à une lourdeur relative, laissait entrevoir des perspectives qui ne manquaient pas de séduction. Il fallait épuiser les combinaisons offertes par cette nouvelle condition de la matière, avant de se lancer, non pas dans une résurrection d’un lointain passé, ce qui eût soulevé trop de difficultés, mais dans une habile