Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/201

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relle, à proportion que les ombres seront plus ou moins obscures ; mais si les couleurs sont couchées en quelque endroit clair, alors elles paroîtront d’une beauté d’autant plus exquise, que le lieu où elles se trouveront aura plus de lumière. Quelqu’un pourra objecter qu’il y a une aussi grande variété dans les ombres que dans les couleurs des choses ombrées ; à quoi je réponds, que les couleurs qui sont dans l’ombre, montrent d’autant moins de variété entre elles, que les ombres avec lesquelles elles sont mêlées sont plus obscures ; et ceci peut être confirmé par ceux qui ont pris garde aux tableaux qu’on voit de dehors sous les portiques des temples obscurs, où les peintures, quoique diversifiées de couleurs, semblent être néanmoins toutes de couleur d’ombre.


CHAPITRE CLIV.

Du champ des figures des corps peints.

Le champ qui entoure les figures de toutes les choses peintes, doit être plus brun que la partie éclairée, et plus clair que la partie qui est dans l’ombre.