Page:L’Épopée Napoléonienne dans la poésie française, éd. Allem, 1912.djvu/59

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Le Saint=Bernard Par EDGARD QUINET ( 1) Les Alpes sont debout. Les voyez-vous blanchir ? Leurs murs sont crénelés, qui pourra les franchir ? Derrière leur enclos, à l’ombre épanouie, Qui jamais cueillera la fleur de l’Italie ? Si ce n’est toi, grand Dieu, qui jamais du vallon Montera sur leur cime après l’aigle et l’aiglon ? Les Alpes sont debout, sur leurs flots sans rivage Que hérisse à leur faîte un éternel orage, Sur cette mer géante aux vagues de granit, Où, comme l’alcyon, les peuples font leur nid, Sans rameur et sans mât suspendue à la cime, Quelle barque jamais ira tenter l’abîme ? Ah ! qui m’emportera sur leur plus froid sommet, Comme un chevreau lassé qui monte en son chalet ? Qui me dira jamais ce que l’aigle en son aire . Bonaparte élevé au Consulat, tenta vainement de faire accepter la paix à l’Angleterre et à l’Autriche. Il attaqua alors l’Autriche en Italie. Cette rapide et brillante campagne, débuta par l’audacieux passage du Mont Saint-Bernard dont nous donnons le récit d’après le poème d’Ed- gard Quinet : Napoléon.