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L’ÉTOURDI.


d’approfondir mes ſoupçons. Pourquoi ces conférences ſecretes avec elle ? Pourquoi n’eſt-il pas compris dans l’ordre donné au portier ? Pourquoi ma mere me vante-t-elle ſi ſouvent & ſon rang & ſa naiſſance ?… Que je le déteſte !… On vient vers moi ; ce n’eſt pas le Chevalier ; hélas ! chaque fois que je reconnais mon erreur, il m’en coûte un ſoupir. C’eſt une des femmes de ma mere qui m’annonce qu’elle m’attend. Qu’aura-t-elle à me dire ? Je ne ſais quel preſſentiment me dit tout bas que je vais commencer à eſſuyer les traverſes qui ſuivent les paſſions & qui en rendent l’exercice ſi pénible. Mon cœur palpite ſans pouvoir s’en expliquer la cauſe à lui-même.


Continuation.


Ah, mon amie ! Mes ſoupçons n’étaient que trop bien fondés, ils ſont éclaircis ! M. le Comte de ... me recherche en mariage. Madame d’Herbeville vient de me l’apprendre, en me faisant un étalage fort long des avantages qu’il me procurerait. Elle m’a dit