& moi, donné le temps convenable au
deuil de ma mere, il me propoſa de
me marier. Je lui offris de ſuivre aveuglément
ſes volontés ; mon pere ne voulut
pas contraindre mon choix, & me
laiſſa la liberté de le faire. Je ne manquais
pas de partis. Je ſuis une allez
riche héritiere. Que ne ſavais-je où vous
étiez, mon cher Chevalier ! me dit Madame
de Preſſy, avec quel plaiſir je
vous euſſe offert ma main & ma fortune,
vous poſſédiez mon cœur, comme
vous le poſſédez encore. Cécile ou
Depreſſy vous me voyez la même pour
vous ; toujours tendre, toujours fidele.
Si je ne puis vous toucher autant que
je le ſouhaite, je vous ferai voir du
moins ce qu’on eſt quand on aime véritablement.
Je remerciai ma chere Cécile, & je lui prouvai, par mes careſſes, que ſi je poſſédais ſon cœur, elle était l’objet de toutes mes affections. Enſuite elle reprit ainſi.
Mon pere diſtingua, parmi mes ſoupirans, M. Depreſſy. Je n’avais ni goût ni répugnance pour lui ; il me conve-