Page:L’Étourdi, 1784.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
L’ÉTOURDI.


a expreſſément chargé ; car il vous è béné attaché. — Je l’eſtime auſſi beaucoup, il le mérite à tous égards.

Je pris congé, & allai chez la troiſieme ſœur ; c’était la cadette, & la plus jolie, & par conſéquent celle à qui Mylord Gordon avait donné la pomme. Elle me reçut ſur le champ, dès qu’on lui eut dit que je venais de la part de cet Anglais : mais je changeai encore la ſcene, & au lieu de mettre dans mon accent & dans mes manieres le ton étranger, je conſervai celui de ma nation, & dis à la Dame,

Qu’ayant été aſſez heureux de remporter le prix à l’Académie de peinture de Paris, & allant à Marſeille m’embarquer pour Rome où le gouvernement m’envoyait à l’école qu’il y entretient pour me perfectionner par l’étude des ouvrages de ces grands maîtres qui avaient la nature pour guide, & la gloire pour objet, Mylord Gordon m’avait expreſſement chargé de paſſer par Montpellier, pour le rappeller au ſouvenir d’une femme charmante, & à laquelle il était particuliérement attaché.

Il