Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/112

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n’en ſoient ſortis, s’ils en ſortent, nous y entrerons ; Alors deux hommes de ceux qui eſtoient en la grace de Dieu leur dirent, entrez à la porte & combattez contr’eux, vous ſerez victorieux, confiez vous en Dieu ſi vous croyez en ſa loy ; ils ont dit, ô Moïſe, nous n’y entrerons pas tant & ſi longuement que ces tyrans y habiteront, va les combattre avec ton ſeigneur, nous attendrons icy ; Alors Moïſe a dit, ſeigneur je ne diſpoſe que de ma perſonne & de celle de mon frere, ſepare nous de ce rneſchans peuple, le ſeigneur luy a dit, l’entrée de la Terre ſainte eſt deffenduë à ce peuple, ils chemineront quarante ans ſur la terre dans la confuſion avec eſtonnement, ne t’afflige pas des déportemens des meſchans, enſeigne leur l’hiſtoire des enfans d’Adam qu’ils ont fait leurs ſacrifices, que le ſacrifice de l’un a zeſté agreé, & que celuy de l’autre ne l’a pas eſté, il a par envie menacé ſon frere de le tuer, ſon frere luy a dit, Dieu reçoit les ſacrifices & les holocauſtes de ceux qui ont la crainte devant les yeux, certainement ſi tu eſtends ta main pour me tuer, je n’eſtendray pas la mienne pour te mal faire, j’ay peur du ſeigneur de l’univers, ſi tu te charge du meurtre de ma perſonne avec tes pechez paſſez, tu iras en Enfer ou ſeront chaſtiez les injuſtes : Le meurtre de ſon frere luy a ſemblé facile & avantageux, il l’a tué, & eſt au nombre des gens perdus ; Dieu a envoyé un Corbeau qui a fait une foſſe en terre, & luy a montré la façon d’enſevelir le corps de