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206 L’ALCORAN.  

res & pour preſcher les vray-croyans. Seigneur, dit Moïſe, Tu as enrichy Pharaon & ſon peuple en ce monde, ils ſe dévoyent du chemin de ta loy, confonds leurs richeſſes & endurcy leurs cœurs, ils ne croiront pas qu’ils ne voyent tes chaſtimens, & qu’ils en reſſentent les effects de ta colere, il a dit, j’ay exaucé vos prieres à tous deux ; ſoyez fidelles en voſtre miſſion, & ne ſuivez pas le chemin des ignorans. Nous avons fait paſſer la mer aux enfans d’Iſraël, Pharaon les a ſuivis avec haine & envie, juſques à ce que ſes gens ont eſté ſubmergez ; Alors Pharaon dit, je crois qu’il n’y a point de Dieu que le Dieu des enfans d’Iſraël, & ſuis entierement reſigné à ſa volonté. Tu crois maintenant en Dieu, ô Pharaon-, & auparauant tu eſtois deſobeïſſant à ſes commandemens, & rempliſſois la terre d’ordures, je t’ay delivré de ce peril afin que tu ſerve d’exemple à la poſterité, car pluſieurs d’entre le peuple ignorent ma toute puiſſance. Nous avons fait habiter les enfans d’Iſraël en des lieux pleins de delices & les avons enrichis des biens de la terre, ils ont cognu les differens qui ſont arrivez entr’eux touchant la Religion, ton Seigneur les jugera au jour du Jugement. Si tu es en doute de ce que nous t’avons enſeigné, addreſſe toy à ceux qui ont leu l’eſcriture auparavant toy, ce que ton Seigneur t’a enſeigné eſt tres-veritable, ne ſois pas de ceux qui en doutent, ny de ceux qui démentent les commandemens de Dieu, tu ſerois au nombredes gens perdus : Ceux que Dieu