Page:L’Algèbre d’Omar Alkhayyami.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
- ij -

fragment d’une manière plus détaillée dans un mémoire inséré aux Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque royale (*[1]).

D’après l’analyse donnée par M. Sédillot, M. Challes, dans l’admirable travail qu’il a consacré à l’histoire de la géométrie, déclara (**[2]) qu’une publication complète de ce fragment serait d’un véritable intérêt pour l’histoire des sciences mathématiques.

Cette opinion sur la valeur du document en question fut évidemment partagée par M. Libri (***[3]), qui découvrit à la Bibliothèque royale un manuscrit complet de cet ouvrage.Ce manuscrit constatait en même temps l’identité de son auteur avec celui du traité conservé à la bibliothèque de Leyde (****[4]), et M. Libri annonça qu’il se proposait d’en publier une édition.

Une telle unanimité sur l’importance de l’algèbre d’Alkhayyâmi devait suffire pour me décider à en entreprendre la publication.

Les manuscrits que j’avais à ma disposition pour établir le texte arabe étaient au nombre de trois.

C’était d’abord le manuscrit arabe 1136, ancien fonds de la Bibliothèque nationale, celui qui avait été remarqué par M. Libri. Ce manuscrit est d’une écriture très-élégante, mais dépourvu en grande partie des points diacritiques. Des trois manuscrits, c’est celui qui offre le texte le plus correct, et dans les cas douteux j’ai généralement préféré les leçons qu’il présente. Je l’ai désigné dans les indications des variantes par la lettre A.

Le second manuscrit, que j’ai désigné par la lettre B, est le fragment examiné par M. Sédillot, et faisant partie du manuscrit arabe 1104, ancien fonds de la Bibliothèque nationale. L’écriture de ce manuscrit est beaucoup moins belle que celle du 1136, mais la ponctuation est presque complète, et parfois on y trouve même les voyelles. Le manuscrit est détérioré en quelques endroits, et les coins sont quelquefois endommagés par l’humidité, de manière à en rendre l’écriture illisible. Malheureusement ce fragment ne contient qu’à peine les trois septièmes du texte entier, et s’arrête précisément à l’endroit (*****[5]) où l’auteur va exposer ce qu’il y a de vraiment original et d’intéressant dans son ouvrage, c’est-à-dire au commencement de la construction des équations cubiques.

Enfin, messieurs les conservateurs de la bibliothèque de Leyde ont eu Ia bonté de me confier le manuscrit cité par Meerman et Montucla, et contenu dans le volume no 14 du legs Warnérien. C’est probablement

  1. * ) Tome XIII, pages 130 à 136.
  2. ** ) Aperçu historique sur le développement des méthodes en géométrie. Bruxelles, 1837, in-4o , pages 493, 494, et particulièrement p. 498, troisième note.
  3. *** ) Histoire des sciences mathématiques en Italie, t. 1, note xiii, p. 300 sqq.
  4. **** ) Voir, loc. cit., les notes au bas des pages 301 et 302.
  5. ***** ) Voir page 21 du texte arabe, note 5.