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Page:L’Hospital - Discours sur la pacification des troubles de l’an 1567, 1568.djvu/41

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ſerué & agrandy ceſt Eſtat, autant ou plus par prudence, que par armes. La vraye & naturelle prudẽce, eſt de ceder quelquefois au temps, & touſiours à la neceſsité. En cette facon ont eſté ſouuent pacifiees les diſſentions ciuiles, des Romains : & eſt ſouuent aduenu que le Senat, quitant liberalement quelque choſe au populaire, non ſeulement le rendoit ſatisfait, & comme vaincu : & par ce bien faict non eſperé eſtoit cauſe qu’il s’en enſuyuoit vne merueilleuſe concorde, & obeïſſance treſprompte du bas peuple. Au contraire, quand ce meſme Senat, laiſſant cette voye, & meſpriſant l’artifice & prudence de ces maieurs, s’eſt roidi, ſans vouloir rien ceder de ſa fole grauité à l’endroict de Ceſar, &, depuis d’Antoine, il donne vn exemple, & enſeignement perpetuel à tous Princes & peuples, & monſtra à ce ſuperbe