Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/214

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à l'endroit où je voyais sortir cette épaisse fumée ; mais le parti qui me sembla préférable fut de retourner au rivage pour prendre mon repas avec mes compagnons et pour les envoyer ensuite à la découverte. J'allais atteindre mon navire quand un dieu prenant pitié de moi dans cette solitude, m'envoya sur ma route un beau cerf aux cornes élevées : il sortait des pâturages de la forêt, et il se rendait au fleuve pour se désaltérer ; car il était accablé par l'ardente chaleur du soleil. Au moment où l'animal s'élance, je le frappe au milieu du dos, et mon javelot d'airain lui traverse le corps ; le cerf, en poussant des cris plaintifs, tombe dans la poussière, et la vie l'abandonne. Aussitôt, m'appuyant sur lui, je retire de la blessure l'arme d'airain que je dépose à terre ; je coupe des osiers flexibles, et, les ayant tressés, j'en forme un lien de la longueur d'une forasse pour attacher les pieds de