Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/218

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en ces lieux et que tu ramènera aucun de compagnon qui suivront tes pas. Fuyons donc promptement avec ces guerriers, puisqu’il nous est encore permis d’échapper à la mort. »

» Mais je lui réponds aussitôt :

« Euryloque, tu peux rester ici pour manger et pour boire ; quant à moi, je pars, car la dure nécessité m'y contraint. »

» En achevant ces paroles, je m'éloigne du navire et des bords de la mer. — J'allais arriver au vaste palais de l'enchanteresse Circé, lorsque, sur ma route, Mercure au sceptre d'or se présente à moi sous les traits d'un jeune homme à la fleur de l'âge et brillant de grâce et de fraîcheur. Le dieu me prend la main et me dit :



« Malheureux, pourquoi gravis-tu seul ces montagnes, toi qui ne connais point ces contrées ? Tous tes compagnons, retenus auprès de Circé, sont comme de vils troupeaux enfermés dans des étables. Viens-tu pour les délivrer ? Oh ! alors je crains bien que tu ne puisses t'en retourner toi-même, et que tu ne restes où sont tes autres compagnons ! Mais écoute : je veux te préserver