Page:L’Odyssée (traduction Bareste).djvu/263

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les immortels pour que l'un d'eux m'indiquât ma route. — Errant ainsi dans l'île, loin de mes compagnons, je me baignais les mains dans un lieu abrité contre les vents, et j'adressais mes prières à tous les dieux habitants de l'Olympe, lorsque le doux sommeil se répandit sur mes paupières. En ce moment Euryloque donne à mes compagnons ce conseil funeste :



« Écoutez-moi, vous qui avez souffert tant de maux ! Le trépas, sous quelque forme qu'il se présente, est affreux aux malheureux mortels ; mais mourir de faim est encore tout ce qu'il y a de plus horrible ! Venez donc choisir les plus beaux animaux consacrés au Soleil, et sacrifions les aux immortels qui habitent les vastes régions célestes. Si nous revoyons Ithaque, notre chère patrie, nous élèverons au dieu du jour un temple superbe que nous enrichirons d'offrandes précieuses et magnifiques. Mais si le fils d'Hypérion, irrité de la perte de ses génisses aux cornes élevées, veut briser notre navire, et si les autres dieux s'unissent à sa vengeance, j'aime encore mieux, en une seule fois, perdre la vie au