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Le Pays et le Peuple



TOPOGRAPHIE. — La Corée, le Pays du Matin calme, est une contrée située entre la Chine, le Japon et la Russie. Elle a une superficie de 220.000 kilomètres carrés formant une péninsule qui sépare la mer Jaune de la mer du Japon. C’est le pont qui relie le Japon au continent Asiatique.

La côte mesure à peu près 2.910 kilomètres très variant dans sa configuration. Les principaux ports sont : Wonsan (Gensan) sur la côte nord-est, Fusan et Masanpo, à la pointe sud de la péninsule, et Mokpo, Chemulpo, Chinnampo et Yongampo sur la côte ouest.

Il n’y a pas de puissants cours d’eaux en Corée. Le Yalu, le plus long des fleuves coréens, coule de la montagne de Pak Tu (Tête Blanche) à la baie de Corée, dans la mer Jaune, et il forme la frontière entre la Corée et la Mandchurie. On le considérait comme le « Rubicon » de l’Orient dont le passage par les armées fut le signal de nombreuses guerres du passé. Le fleuve Tuman prend sa source dans la même montagne, et, coulant du nord à l’est, se jette dans le golfe de Pierre-le-Grand, dans la mer du Japon. Il sépare la Corée de la Mandchurie du nord-est et de la Sibérie.

Le climat de la Corée est excessivement agréable. Les hivers sont secs, clairs et frais, quoique les étés soient chauds. Située entre les 34e et 43e parallèles de latitude, le climat est celui d’une zône tempérée du nord, ressemblant à celui de Nebraska et Kansas. La quantité de pluie moyenne, d’environ 91 centimètres par an fait croître en abondance une végétation de zône tempérée et met en pleine valeur l’agriculture intensive. La Corée a toujours produit plus de grain que son peuple ne pouvait en consommer et elle subit dans le passé moins de famine qu’aucune contrée de l’est.

Le pays n’est pas moins riche en ressources minérales. L’or, l’argent, le tungson, le graphite, le cuivre, le fer, le charbon et la chaux ont été trouvés en Corée, quelques-uns d’entre eux en gisements abondants. La « Unsan mine » seule, une mine d’or contrôlée par une maison américaine, une douzaine d’années environ après l’octroi de la concession datant de 1896, produisit 1.637.591 tonnes de minerais évalués à 53.505.785 francs.

ETHNOGRAPHIE. — L’origine et la classification de la race Coréenne constituent un problème qui déroute les ethnologistes du monde. Les savants Coréens eux-mêmes sont incertains sur l’origine de leurs ancêtres. On trouve des caractéristiques de races malaise, mongole et caucasienne parmi le peuple de Corée.

Il est intéressant de noter l’opinion, à cet égard, des observateurs occidentaux, l’ethnologiste Keene, de Grande-Bretagne, maintient que le peuple Coréen est issu de souche caucasienne mélangée de race mongole. Le professeur Homer B. Hulbert, un ancien éducateur américain, après un séjour en Corée de plus de vingt ans dit, en ce qui concerne les indigènes : « Ils sont éclipsés par la Chine d’un côté, quant au nombre, et, de l’autre par le Japon, quant à la culture. Ils ne sont ni bons marchands, comme le Chinois, ni bons combattants comme le Japonais et pourtant ils sont beaucoup plus que d’autres de tempérament anglo-saxon, et ils sont à beaucoup près le peuple le plus facile à vivre de l’Extrême-Orient ».

Il est bien certain que les aborigènes de Corée se mélangèrent aux autres races asiatiques : les Mandchous, les Mongols, les propres habitants de Chine et les Arians du l’Indoustan. Ils étaient pénétrés du sentiment profond de race et de la solidarité nationale Coréenne bien avant la naissance des nations modernes d’Europe et d’Amérique.