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AU-AV

Aûb. Arbre, s. m. Plante boiseuse. — Alaie d’âb : Allée, avenue d’arbres. — Gônn âb : Plant d’arbres. — Piti âb : Petit arbre ; arbrisseau, qui a la tige plus foible que celle de l’arbre, et qui se subdivise en rameaux dès sa base. — Aûb a vesseie : Baguenaudier, arbrisseau légumineux.

Aubainn, s. f. Aubaine, avantage inespéré, t. de jurisprudence.

Au d’van, adv. Au-devant à la rencontre. — On court au devant du danger pour le prévenir ; on va à la rencontre d’un ami. Voy. D’vanci.

Aûgne, s. f. Âne, anesse, bourrique, ignorant, imbécile, stupide. — Âne au propre est du genre épicène, c’est-à-dire commun au mâle et à la femelle : Bourrique se dit exclusivement au féminin. On dit du lait d’anesse, et la charge d’une bourrique. Avec une certaine aptitude pour la science, l’ignorant végète sans gloire, il n’a pas le courage de s’instruire. L’imbécile n’a pas d’amour propre, ou il porte ce sentiment jusqu’à l’extravagance. L’âne ne dit que des âneries. Si l’ignorant n’est point imbécile il saura se taire. Le stupide ouvrira de grands yeux sans rien voir ni comprendre. C’est une grande faute de dire au figuré bourrique pour âne.

A-usti. A-ustey, v. a. Outiller, garnir, fournir d’outils Les w. en font un verbe passif et réfléchi.

Auwdass, s. f, Audace, hardiesse, effronterie. — Voy. Herdyess.

Avâ. Avaû, prép. adjv. Parmi, dans, de côté et d’autre, à l’avanture. — Ess kimahi onc avâ l’ott : Être mêlé les uns parmi les autres. Roté ava l’avônn : Marcher dans l’avoine, fouler l’avoine aux pieds. — Ess kitapé ava le gein : Être errant parmi le monde, ne pas avoir de chez soi. — Troté avâ le voie : Roder dans les rues, de côté et d’autre, battre la campagne, le pavé, aller à l’aventure. — Ess to fair avâ le voie : Être toujours en chemin, en route, en campagne, par monts et par vaux.

Avachi (s’), v. r. S’avachir, devenir mou, lâche, indolent, flasque, sans vigueur, s’affaisser sous son propre poids.

Avachiheg. Considence, s. f, Affaissement des choses appuyées les unes sur les autres : affaissement, abaissement d’une chose par son propre poids : accablement.

Avain. Avent, s. m. Le tems qui précède la fête de Noël. — Prechi l’avain : prêcher l’avent. — On le dit au pluriel.

Avalé, v. a. Avaler, faire descendre par le gosier dans l’estomac. — Avalé de Kruél : Souffrir des mortifications, avaler le calice de l’amertume, des couleuvres. — Ni fé ki stoid et avalé : Ne faire que tordre et avaler.

Avansaie, s, f. Avance ou saillie d’un bâtiment, ce qui avance, anticipe, sur une cour, etc.

Avansé, v. a. n. r. Avancer, pousser, porter en avant ; il s’oppose à retarder ; hâter, compter par avance, mettre en avance ; faire aller plus vite ; procurer l’avancement ; aller en avant, trop vite, anticiper, sortir de l’aligne-