Aller au contenu

Page:L. Remacle - Dictionnaire wallon et français, 1823.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
11
et française.

Des modes et des tems.

Il y a cinq modes ; 1o. l’indicatif : 2o. le conditionnel : 3o. l’impératif : 4o. le subjonctif : 5o. l’infinitif.

1o. L’indicatif renferme huit tems : un présent, un imparfait, un passé défini, un passé indéfini, un passé antérieur, un plusque-parfait, un futur simple, un futur composé.

Le présent marque qu’une chose est ou se fait au moment l’on parle : il èt do-zeûr, li sop èt sol tâf ; magnan : il est midi, la soupe est servie ; mangeons ; Ti geâz, et n’houtan : tu parles et nous écoutons.

L’imparfait marque qu’une chose se fesait en même tems qu’une autre, sans qu’aucune des deux fût achevée : Voss fré pârtéf comm vo-zentrî : votre frère sortait comme vous arriviez.

Le passé défini marque une chose passée dans un tems entièrement écoulé, et dont on assigne l’époque : ti fou d’van-zîr to puf, tomm veyan : tu fus avant-hier tout interdit, en me voyant.

Le passé indéfini marque une chose passée dans un tems qu’on désigne, ou qu’on ne désigne pas. G’veya voss chestai dimengne. — Ga stu al porminade :[1] j’ai vu votre château dimanche. — J’ai été à la promenade.

Le passé antérieur marque qu’une chose a été faite avant une autre dans un tems qui est passé : si vitt ki gô sopé, gala et lé : aussi-tôt que j’eus soupé, j’allai me coucher.

Le plusque-parfait marque qu’une chose avait eu lieu quand une autre s’est faite : g’aveû maké m’bena foû, kan v-zavé moussi d’vain : j’avais vidé mon verre, quand vous êtes entré.

Le futur simple marque qu’une chose sera ou se fera, dans un tems qui n’est pas encore arrivé : Vèrdi gi magret del cabiaw : vendredi je mangerai du cabillaud.

Le futur composé marque qu’une chose sera faite, quand une autre se fera : kân g’aret faî m’kuitt, g’iret al sîss : quand j’aurai rempli ma tâche, j’irai à la veille.

2o Le conditionnel a deux tems ; un présent qui marque qu’une chose serait ou se ferait moyennant une condition : Gi beûreu. Si g’aveu po beûr : je boirais si j’avais de quoi boire. — Passé de ce tems ; il marque qu’une chose aurait été faite si certaines conditions avaient eu lieu : G’âreu ou g’oh situ vi vey, si v’mavi scri kiv-zestî rivnou : j’aurais ou j’eusse été vous voir, si vous m’aviez mandé votre retour.

3o. L’impératif, quand on ordonne ou qu’on prie : klenche ti kûâde : penche ta cruche. Ouveur gi te preie : travaille, je t’en prie. Point de première personne.

4o. Le Subjonctif ; il renferme quatre tems : un présent, un imparfait, un passé, un plusque-parfait.

Le présent du subjonctif exprime quelquefois un présent et quelquefois un futur : Gi sohaitt kî vo r’suveh vo-zaidan : je souhaite

  1. Je n’emploîrai pas toujours des phrases exclusivement liégeoises.