teur, la valeur, d’une chose : fig. compromettre sa dignité, perdre dans l’opinion, de son mérite personnel. Rabaisser, est abaisser de plus en plus ; il est le diminutif de ravaler. Déprimer s’emploie au propre et au figuré ; Dépriser ne se dit guère qu’en parlant de marchandises. Humilier quelqu’un, c’est le mortifier, le couvrir de confusion : on dit en terme de piété, humilier son cœur et son esprit devant Dieu. Avilir est rendre vil, abject, méprisable. L’homme modeste s’abaisse par noblesse de caractère ; le simple se rabaisse par inertie d’âme ; le rusé se ravale par une politique artificieuse. Les lâches et les méchans s’avilissent par bassesse, abjection, ou par l’instinct du crime. Enfin, lorsque s’abaisser est joint à la particule à, il signifie se dégrader : joint à la préposition devant, il signifie s’humilier : S’abaisser à des actions indignes d’un honnête homme : s’abaisser devant la justice divine. S’incliner, se baisser sont assez compris par les phrases wallonnes.
Abaie. Abbaye, s. f. Bâtimens, droits, propriétés, priviléges d’un abbé ou d’une abbesse. — Pron. abé-î.
Abatt, v. a. Abattre : jeter par terre, renverser, déraciner, faire tomber, démolir, ruiner, détruire, affaiblir, affliger, intimider, accabler, vaincre, terrasser. — On abat ce qui était élevé. Renverser signifie jeter à la renverse, par terre en changeant la position de l’objet ; il est le composé de verser, c’est-à-dire de tomber de côté en touchant à terre. Le vent déracine les arbres ; on fait tomber à terre ce qui touche à terre ; et par terre ce qui est élevé. On démolit un édifice en laissant les matériaux sur la place. Ruiner signifie dévaster, ravager, causer de grands dommages, des pertes considérables. Détruire exprime la perte, la ruine absolue. Affaiblir, dans l’acception de débiliter, exprime la diminution de la vigueur, de la force. On est affligé par la perte de ce qu’on aime, la ruine de ses espérances, par l’anéantissement de sa fortune : l’excès de l’affliction conduit au désespoir. En accablant la douleur conduit à l’abattement. On est souvent intimidé, sans être profondément accablé. Vaincre ne se dit pour abattre qu’en renversant son ennemi : terrasser exprime l’action de l’abattre avec force, et emportement. — Abatt à se pî : Renverser, jeter, à ses pieds. — Abatt on vî maneg : Démolir une vieille maison, une masure. — Abatt si sainss tott à fai : Démolir, ruiner complètement sa ferme. — On l’aba pol riwoiri : On l’affaiblit pour le guérir. — I sa ley abatt komme inn mazett : Il s’est laissé terrasser comme un enfant. — Abatt de pomm : gauler des pommes. — Fig. Abatt deu geie d’on kô d’warokai : faire d’une pierre deux coups. — Di brid abatow : de but en blanc, inconsidérément, étourdiment. Dans une acception moins étendue : à l’improviste, à l’impourvu.
Abatt (s’), v. r. s’Abattre, s’abaisser, se laisser tomber, s’appaiser, cesser, se décourager. — Li gvâ ki s’abatt d’zo siomm est-tinn harott : Le cheval qui s’abat sous son cavalier est une