Page:L. Remacle - Dictionnaire wallon et français, 1823.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
AT

On espère ce qu’on attend avec impatience ; et souvent on se promet trop. L’espérance se perd dans l’avenir ; elle nous abandonne momentanément pour espérer de nouveau, bien que l’attente ait été trompée. — L’espéranss fai viké ; li lonk ateinde fai mori : L’espérance fait vivre, trop attendre fait mourir. Ce proverbe est faux : les douces illusions de l’espérance ne s’éteignent qu’avec la vie : rarement l’attente conduit au désespoir.

Ateinpranss. Ataîpranss, s. f. Modération, retenue, discrétion, réserve, prudence, patience. — Ennemi de la pétulance, la modération commande à la vivacité. La retenue sait se taire ; elle est à la modestie, ce que la discrétion est au silence, ce que la réserve est à la pudeur. La modération, la retenue, la discrétion, la réserve, constituent la prudence éclairée.

Ateinprou, adj. Hâtif, précoce, prématuré, matinal. — Dans hâtif l’esprit aperçoit un objet avancé, ce qui est printanier : Dans précoce il trouve l’extension de hâtif ; et le diminutif de prématuré. La cerise est toujours hâtive ; et quelquefois précoce : un fruit prématuré ne peut avoir la saveur de la maturité. Je n’aime pas d’entendre dire une fille hâtive. Il faut qu’un père se méfie de celle qui est précoce ; et qu’il surveille attentivement celle qui est prématurée. On aime un esprit précoce ; on ne craint pas assez un génie prématuré. — Kiv-zesté ateimprou ! Que vous êtes matinal !

Ateinri. Ataîri, v. a. Attendrir, rendre tendre et facile à manger ; rendre sensible à l’amour ; à la pitié. v. p. Devenir plus tendre plus sensible.

Ateinsion, s. f. Attention, application d’esprit ; soins, égards, déférence. — On a des attentions pour les personnes que l’on aime ; des soins pour les malades ; des égards pour l’infortune ; de la déférence pour l’opulence et le mérite personnel. — Voy. Rutnow.

Ateintif, adj. Attentif, qui a de l’attention, de l’application.

Ateintivemain, adv. Attentivement, avec attention

Atelé, v. a. Atteler, attacher des chevaux à un carrosse ; attacher des chevaux, des mulets, etc. à un charriot, une charrette ; Équiper, vêtir. — Atelé dispoie le pi diss k’al tiess : Équiper, vêtir des pieds à la tête.

Ateleg. Attelage, s. m. Il se dit d’un certain nombre de chevaux, de bœufs, etc., pour traîner des voitures, tirer la charrue. Ateleg se dit aussi pour les harnais ; et souvent pour les chevaux, les harnais, et la voiture : il se dit encore figurément de ce qui est assorti ; et par extension des chevaux de conduite. — Preinde de gvâ d’ateleg : Prendre des chevaux de conduite.

Ateni, v. a. p. Attiédir. rendre tiède ce qui était chaud ; de venir tiède. Délier rendre moins épais.

Ateniheg. Attiédissement, s. m. Tiédeur, relâchement.

Ateré. Voy. Eteré.

Aterminé, v. a. Atermoyer, prolonger le terme d’un paîment. v. p. faire un atermoîment.

Atermineg. Atermoîment, s. m. Accommodement avec ses créan-

ciers