Page:La Bhagavadgita, trad. de Senart, 1922.djvu/83

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actes, agit en plein détachement, le péché ne s’attache pas à lui plus que l’eau à la feuille du lotus.

11. Le corps, le sens interne[1], l’esprit, les sens mêmes ainsi parfaitement dégagés, les yogins, agissant en dehors de tout attachement, travaillent à leur purification intérieure.

12. Celui qui pratique le yoga s’affranchit du fruit des actes et atteint la paix stable ; celui qui ne le pratique pas, attaché au fruit sous la poussée du désir, demeure lié.

13. Libérée en esprit de tous actes, l’âme est heureuse, maîtresse dans sa forteresse aux neuf portes[2], n’agissant ni ne provoquant l’action.

14. Ni l’activité, ni les actes ne procèdent du Seigneur du monde, ni le lien qui attache le fruit aux actes ; cela, c’est le domaine de la nature individuelle[3].

15. Ni péché, ni bonne œuvre n’atteint le Seigneur ; mais l’ignorance voile la vérité ; d’où l’erreur des créatures.

16. Pour ceux en qui cette ignorance est détruite par la connaissance de l’âtman[4], la science révèle, claire comme le soleil, cette Entité suprême.

  1. Le manas est conçu comme un organe central de perception qui se superpose aux cinq sens.
  2. Le corps avec ses neuf ouvertures, les yeux, etc.
  3. Donc de la « prakṛiti », n’étant pas du « purusha ».
  4. L’âme, soit individuelle soit universelle.