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Poésie.


Tribut de Reconnaissance de Madame M * * * * aux Dames de Montréal.


Vous que du nom de sœurs je me plais à nommer,
Vous qu’on ne peut trop estimer,
Femmes honnêtes et charmantes,
Qui possédez si bien l’art de plaire et d’aimer,
J’ai trouvé parmi vous ces vertus consolantes
Qui doivent de mes maux adoucir la rigueur.
Ah ! que ne pouvez-vous lire au fond de mon cœur,
Vous y verriez le prix des âmes bienfaisantes.
C’est la franchise et la pitié
Qui forment votre caractère :
C’est à vos soins, c’est à votre air sincère
Qu’on reconnaît la parfaite amitié.
Oui, l’instant seul où je pus vous connaître
Dut me contraindre à vous aimer toujours.
Auprès de vous que les momens sont courts ;
Qu’on est fâché de les voir disparaître !
Montréal fut pour moi le plus beau des séjours.
J’y vis les jeux de l’innocence
Sans y voir les jeux du hazard ;
J’y vis l’esprit, la gaîté, la décence,
L’abondance sans luxe et la beauté sans fard.
J’y vis enfin cette heureuse harmonie
Qui veut que par un doux lien,
La société réunie
S’écarte de tout mal pour ne faire que bien.
Dans tel pays, la politesse
N’est qu’une fausse honnêteté,
C’est l’art d’offrir avec adresse
Ce qui jamais n’est accepté.
Dans tel autre trop de fierté
Fait rougir la délicatesse.
Et je ne trouve que chez vous
Cette sincère complaisance
Qui fit aimer l’ancienne France
Et rendit ses voisins jaloux.
Pour vous offrir un triple hommage,
Mon époux, mes enfans se sont unis à moi ;
Agréez-le, mes sœurs, c’est le triple langage
Du cœur, de l’innocence et de la bonne foi.


Si jamais pièce de vers a senti le jeune homme et l’écolier, c’est sans doute la suivante, et pour cause, puisque c’est l’œuvre d’un étudiant en belles-lettres. Est-elle digne d’être mise sous les yeux du public ? je l’ignore ; mais elle a pour moi le mérite de me rap-