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de leur demeure les innocentes victimes de ses spoliations.

En effet, derrière le vaste édifice dont les formes architectoniques accusent la date du xviie siècle, venaient se souder en équerre, dans la direction du Nord, trois corps-de-logis parallèles, séparés les uns des autres par des préaux ; celui du milieu était le jardin de l’abbesse, qu’entourait le cloître, rebâti au commencement du xviiie siècle par les abbesses Marguerite du Halgouët et Élisabeth d’Alègre. Dans ces spacieux bâtiments étaient répartis, outre les cellules de l’abbesse et des dames de chœur, les dortoirs, le réfectoire, la bibliothèque, l’infirmerie, la salle du chapitre, la sacristie et toutes les dépendances de la communauté. Le cloître et les corps-de-logis parallèles, se dirigeant du Sud au Nord, aboutissaient à l’église abbatiale, de style roman : elle se composait d’une nef accostée de collatéraux, d’un transept ou croisée, et d’une abside terminée circulairement avec son deambulalorium subdivisé en onze travées rayonnant autour du chevet.

Le chœur des religieuses occupait le centre de la maîtresse nef. L’église était orientée, le chevet à l’Est, la grande porte ouvrant vers le Couchant. La vieille et lourde tour du clocher, datant de la fondation primitive, au moins dans ses substructions, existait encore au commencement de notre siècle ; elle a été démolie vers 1820.

Le collatéral Nord, dont la muraille extérieure touchait à l’enceinte des fortifications de la ville, avait été agrandi vers 1475. Depuis le xiiie siècle, il était affecté au service de la paroisse de Saint-Pierre-du-Marché, dépendance de l’abbaye de Saint-Georges.

La majeure partie de l’église ne devait pas être antérieure à la fin du xiie siècle, puisque, en 1183, le monastère tout entier fut saccagé et brûlé par les routiers anglais de Henri Plantagenest et de son fils Geoffroi.

Il ne nous reste, malheureusement, aucune vue d’ensemble