Page:La Bigne Villeneuve - Cartulaire de l’Abbaye Saint-Georges.djvu/452

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— 442 — c’était au mois de juin 1792 (1). Les évènements se précipitaient; la Terreur préludait à sa hideuse domination : il fallut fuir et se disperser.

Mme  Julie Bareau de Girac ne survécut guère à la destruction de sa communauté; les angoisses et la douleur abrégèrent sa vie; elle mourut à Rennes, le 19 janvier 1794, âgée de soixante ans seulement.

De ses compagnes, au nombre de vingt-quatre, expulsées avec elle de l’antique abbaye, vingt-deux lui ont survécu. Sauf une seule, victime de la Terreur, et qui périt sur l’échafaud, elles ont disparu, les unes après les autres, isolées dans les asiles que la Providence leur ménagea, et où leurs vertus et leur résignation firent l’édification de ceux qui furent les témoins de leurs derniers jours.

En 1814, il existait encore neuf dames de chœur, deux novices et quatre sœars converses. C’étaient les débris vivants de l’ancienne communauté de Saint-Georges. Réunies à Rennes, elles firent faire auprès du roi Louis XVIII des démarches pour être remises en possession des bâtiments claustraux de l’abbaye, servant de caserne depuis l’expulsion des religieuses en 1792. Une requête présentée au Roi, au mois de novembre 1814, au nom de ces dames, comme anciennes propriétaires, demandant à être réintégrées dans leur propriété non vendue, bien qu’usurpée par l’État, n’eut aucun

(1) Une de ces requêtes avait trait à la réclamation faite par l’abbesse des insignes de sa dignité, des livres de chœur du monastère, enfin d’un portrait fort ancien d’Adèle de Bretagne, fondatrice et première abbesse de Saint-Georges, portrait conservé avec soin dans l’abbaye depuis près de huit cents ans, dit la requête. — Les administrateurs fondèrent leur refus sur ce que l’abbaye n’existait plus à titre de communauté, étant détruite par l’exécution de l’arrêté du département du 26 avril 1792. (Arch. départ., 1 Q-58, Domaines nationaux, district de Rennes.)