Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/161

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LA MESNAGERIE DE xENoPHoN .75 ` maniant ie m’e·H`ayois à apprendre à mefnager. A cela, refpondit Critobule: Tu fais des grands efforts, ô I ` I Socrates, pour m’efchapper, à lin de ne me don-ner ` 35 nul fecours, à ce que plus aifement ie puiffe fupporter ‘ les affaires dont ie ne me puis paffer. Non fais en bonne foy, dit Socrates, ie n’ay garde : mais tout ce que i’en fçay, ie tele diray 'volontiers & de fort bon cueur. · ' 40 Auflî ie croy bien que fi tu venois cercher du feu, chap. 6. & qu’il n’en y euft point chez moy, ii ie te menois ailleurs, où tu en pourrois auoir, tu ne fçaurois en 7’"‘*'""‘“ cela de quoy te plaindre de moy; & ii tu me deman- dois de l’eau, &. que ie n’en euffe point, quand ie te 45 menerois ailleurs, où il y en eult, ie ne penfe pas pour cela que tu en euffes aucun mefcontentement de moy: & H tu voulois apprendre de moy la muüque & que ie t’enfeignalï`e d’autres beaucoup plus grands maiitres en celt art que ie ne fuis, & qui te fçauroient fort bon 50 gré quand tu voudrois apprendre, d’eux, dequoy en ce faifant te plaindrois tu de moy? Ie m’en plaindrois fans raifon, ô Socrates, fi ie le faifois. Ie te monltreray donc d’autres, ô Critobule, dict il, beaucoup plus . fçauants que moy, en ce dont tu me pries, & qui en ·' 55 font profeffion. De vray ie ne nie pas que ie n’aye efté curieux dé fçauoir ceux qui font en noftre ville les meilleurs & plus fçauans maiftres de tous eftats; Caf IIl’6Ili&I1t 3.pp€I'C€11 les VHS Cûtô fQ1fÈ p&Uuf€S,,·&> les lâoggyzxt autres fort riches, faifans mefme eitat, i’en fus esbay, [mmm, 60 & me fembla que la chofe meritoit qu’on y aduifaft, pour fçauoir que c’ef’toit: puis, en y prenant garde, ie trouuay que cela fe faifoit fort naturellement : car