Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

136 ESTIENNE DE LA BoÉT1E ' declairer leur aduis, quelle elt bonne, quelle elt mau- uaife, en blalmant l’vne, & louant 1’autre; & pour vray ie vois que la plus part du temps, en la plus part des chofes, ils difent de la bonté 'du terroir tout de melme que les laboureurs experimentez. Où veux tu 5 donc, ô Socrates, que ie commence à te remettre en memoire Pagriculture? Car ie ne fais point de doute qu’en te parlant de ce qu’il y faut faire, le plus louuent ie ne te die autre chole, linon cela mefme que tu fçais fort bien. O Ifchomache`, dis-ie, i’apprendrois, auant zo tout cela, plus volontiers, ce me femble, que nulle autre chole (aufli elt ce vrayement le faiét d’vn homme qui ayme à fçauoir), à quoy faire, pour la culture de la terre, li ie m’en voulois meller, ie cueil- lirois plus d’orge & de froument. IS C/wp· 23- Doncques ne lçais tu pas, dit Ifchomache, que, pour ietter la lemence delïus, il faut deuant apprelter la Quqgzd ¤’qi terre repolee? Cela lçais ie bien, dis-ie. Et quoy, dit cgiiziizâîîir il, que fera-ce li nous commençons de labourer la à labourer. . . . terre l’hyuer? Et comment? d1s—1e; ce ne lero1t que zo _ fange. Et l’elté quoy, à ton aduis? dit il. Elle fera, croy ie, bien dure, pour les bœufs, à virer, dis-ie. Il elt donc vrayfemblable, dit il, que c’elt au printemps .qu’il faut commencer cette befongne. le le croirois bien, dis-ie; car la terre, ce lemble, ûen rellentira 25 d’auantage, ii elle elt remuee en cette faifon. Ouy . certes, dit il, &, les herbes renuerfees adonc par le labour leruent des lors d’autant de fumier à la terre, &. ne galtent pas encore le grain, ains luy donnent loilir de lortir. Ie penle bien auflî, que cela elt ailé à 30 _ cognoiltre, qu’il faut, qui veut auoir bon champ &.