Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/224

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138 ESTIENNE DE LA BOÉTIE ordonné, ont efté en plulieurs fortes batus du dom- mage. Ainfi, dit Ifchomache, entre nous hommes nous fommes tous d’vn accord en cela. Pour ce, dis- ie, que naturellement il fe fait, qu’en ce que Dieu enfeigne, les hommes Den accordent, ainfi voit on 5 ` que tout le monde üaccorde bien en cela, &. eft d’vn aduis, qu’en hyueril eft meilleur, ii on peut, de porter des habillements fourrez, & tous Daccordent de faire du feu, qui a du bois. Mais en vn point, dit Ifchoma- che, il uy en a bien de diuers aduis, c’eft du femer, à io fçauoir fi le plus aduancé eit le meilleur, ou le plus

 tardif, ou l’entre deux. Et comment, dis-ie, Dieu

[po]ur n’ameine il pas l’an tout de ranc, tantoit 1’vne faifon femerxx. _ ' fort belle pour les fruits aduancez, vne autre de mefme « pour les plus tardifs, & vne autre encor pour ceux IS Qlêîçiïïiw d’entre deux. Toy doncques, ô Socrates, lequel eftimes chjgîîâaur tu le meilleur, ou de choiiir vn de ces temps pour femer, ou bien fi tu aimerois mieux, à commencer la femence que tu voudrois faire, eftre des premiers, & acheuer des derniers, foitque tu euffes à femer beau- 20 coup de grains, ou bien peu ?4Lors ie luy refpondyz Certes, ô Ifchomache, il me femble bien que le meilleur eft d’en prendre de tous, & vfer de chafque temps des femaifons; car i’eftime qu’il y a plus de profïit de faire toufiours fuffifante cueillette des fruits, 25 que d’en auoir vne fois à grand’ foifon, &1’autre trop peu pour atteindre au bout de l’an. Doncques, dit il, ô Socrates, encore en cecy entre nous, le maiftre & le difciple, nous nous trouuerons de mefme opinion, & Ãî";*%î7':gl li as tu premier que moy declairé la tienne. Mais à 30 ietter la femence, dis-ie, ce fçauoir feroit il point