Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/235

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LA MESNAGERIE DE XENOPHON 149 autres, ils font aufïi leur befongne differente, & non pas pour auoir trouue l’vn plus que l’autre quelque grand fecret en ce fçauoir. Et les capitaines mefmes, Emeles 35 en prou de chofes qui font du deuoir d’vn chef d’ar- Catêilîimglis mes, l’vn'eft meilleur & l’autre pire, non pas pour auoir en cela diuerfes opinions, mais clairement ce 1,,,È,l;;;,â_ qui donne à l’vn l’auantage, c’eft le foing & la dili- gence : car les chofes que tous capitaines fçauent bien 40 qu’il faut faire, & plulieurs mefmes qui ne le firent · oncques, les vns des chefs le font, & les autres non, comme en cecy: tout le monde entend bien qu’il eft meilleur, quand on paffe en terre d’ennemy, de mar- cher en ranc & en ordonnance, car en ce point on 45 combaitra beaucoup mieux, flil en eû: befoing; chacun donc le fçait bien; mais les vns le font ainli, les autres non. Perfonne n’ignore que ce ne foit le meilleur d’affeoir le corps de garde auant le camp & la nuit &. 1è iour; mais les vns font foigneux d’auifer ainfi & les l 50 autres ne Ben foucient. De rechef encore, quand vne I · armee va par des deftroits, fort malaifeement trouue- roit on quelqu’vn qui ne fceuft que pour bien faire il faut gaigner les lieux commodes pour le camp; & ` · toutefois en cela les vns font foigneux, &'·les autres 55 point. Aufîi tous difent bien qu’il n’y a rien meilleur pour le labourage que le fumer; & voyans bien Rim man- ` comme il fe fait, eux mefmes neantmoins, encore qu’ils fçachent fur le doigt comment on lefait, &. q”° l°/ïg"' ayant le moyen d’en faire beaucoup, l’vn met peine. 6o pour en affembler, & l’autre n’y aduife pas. Or Dieu mefme nous prefente l’eau & nous l’enuoye d’en haut; & lors naturellement tous lieux caues & enfon—