Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/386

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

300 ESTLENNE DE LA BOÉTIE XX O vous, mauditz fonnetz, vous qui prinftes Paudace De toucher à Madame! ô malings & peruers, Des Mufes le reproche, & honte de mes vers! Si ie vous feis iamais, il faut que ie me faffe ~ Ce tort de confeffer vous tenir de ma race, 5 Lors, pour vous, les ruilïeaux ne furent pas ouuerts D’Apollon le doré, des Mufes aux yeux vertz, Mais vous receut naiffants Tilîphone en leur place. Si i’ay oncq quelque part à la polterité, Ie veux que l’vn & l’autre en foit desherité. io Et Il au feu vangeur des or ie ne vous donne, _ C’el!: pour vous dilïamer: viuez, chetifz, viuez, Viuez aux yeux de tous, de tout honneur priuez : Car c’elt pour vous punir, qu’ores ie vous pardonne. XXI N’aiés plus, mes amis, n’aiez plus celte enuie Que ie ceffe d’aimer; laiffés moi, obltiné, Viure & mourir ainü, puifqu’il eft ordonné : Mon amour, c’elt le lil auquel fe tient ma vie. Ainü me diet la fee; ainli en Ãîagrie, 5 Elle feit Meleagre à l’amour deftiné,