Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/389

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VERS FRANCOIS 303 Sinon toufiours quelque nouueau fouitien, · Qui rend ma peine & ma douleur plus forte. Ce que i’attends, c’eit vn iour d’obtenir IO Quelques foufpirs des gens de l’aduenir. Quelqu’vn dira delïus moy par pitié : « Sa dame & luy nafquirent deftines, Egalement de mourir obftines, L’vn·en rigueur, & l’autre en amitié. » XXV ·I’ay tant vefcu, chetif, en ma langueur, Qu’or i’ay veu rompre, & fuis encor en vie, Mon efperance auant mes yeux rauye, Contre l’efqueulh de fa fiere rigueur. 5 Que m’a feruy de tant d’ans la longueur? Elle n’eit pas de ma peine affouuie : Elle Den rit, & n’a point d’autre enuie Que de tenir mon 1nal en fa vigueur. Doncques i’auray, mal’heureux en aimant, io Touiîours vn cœur, toufiours nouueau tourment. Ie me fens bien que i’en fuis hors d’alaine, Preit à lailïer la vie foubz le faix : Qui feroit on, finon ce que ie fais? Piqué du mal, ie m’obitine en ma peine.