Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/412

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326 Noms P. 3, l. 24: quant et, avec. Fréquent dans Montaigne et dans De Brach. P. 3, I. 29: Nous dirions qui n’a de puissance que celle, etc. L‘omission du pronom défini ou de la préposition de, qu‘on emploie parfois à sa place, était fréquente (A. Benoist, De la syntaxe française entre Palsgrave et Vau- gelas, p. 86). Les grammairiens n`avaient fixé les règles ni de l‘emploi ni de ` l’omission, et la fantaisie des écrivains guidait leur conduite (Ibid, p. 89). Montaigne supprime, d`ordinaire, le pronom dans les phrases négatives (Voizard, Langue de Montaigne, p. 84 et 146). P. 3, I. 35 : de tant plus douloir et moins s’esbahir. De Brach (Poèmes, I§76, in-40, 56, v°): ... car tantplus je Ieprie Et moin: je mi: saisi de la furie. . P. 3, I. 38: aucunement. Fréquent dans Montaigne: « je me console aucunement » (Essais, I, 9). P. 4, l. 2 : temporiser. Montaigne : «  qu‘il ne se peut excuser d‘avoir fait alte et temporisé avec les forces qu‘il commandoit » (Essais, I, 45). P. 4, I. 18: par espreuve. De Brach (éd. Dezeimeris, I, 65) 2 le le xçai par expmwe, ayant cent et cent fui: Tente de te ravir I’amour que ie lx doi:. P. 4, l. 18: L’apocope de l‘e final du féminin de grand, dont on :1 rencontré un exemple, était alors d`un usage à peu près général. Voyez les autorités grammaticales citées à ce propos par M. Thurot (De la prononciation française depuis le commencement du XVI' siècle d'après le témoignage des gram1nairiens, t. I, p. 175). Comme la plupart de ses contemporains, Montaigne lui aussi écrit grand’ au féminin (Voizard Langue de Montaigne, p. 87). P. 4, l. 21 : apprivoiser. La Boëtie emploie ce verbe fréquemment (no- tamment p. 30, I. 4). Il s'en sert aussi au figuré (p. 18, l. 17). Montaigne: « j’admire ceux qui sçavent s'apprivoiser au`moindre de leur suite » (Es- sais, I. III, ch. 3). Sur apprivoiser pris ainsi au figuré, voy. une note de M. Tamizey de Larroque (Lettres de]. Clzapelain, t. I, p. 439). P. 5, l. 25:faillir, manquer. Montaigne: « Voyant que les gens de cheval à trois ou quatre charges avoient failli d’enfonccr le bataillon des ennemis » (Essais, I, 48). · P. 5, I. 37 : despendre, dépenser, répandre. Montaigne n'a·t·il pas dit de lui-même : « A amasser cy n`y entends rien; à despendre cy m‘y entends un peu » (Essais, III, 9)} P. 5, l. 39: hommeau, petit homme. M. Littré ne cite que Fexemple de La Boétie et un exemple postérieur de La Fontaine : Le bon bammcau des coup: se mnxola. Voyez ce que dit Henri Estienne, dans la Précellence du langagefrançois (éd. L. Feugère, p. 97) des diminutifs du mot homme : hommet et hommelet. Ambroise Paré a dit hommet (éd. Malgaigne, III, 693). Montaigne a employé lxommenct (Essais, III, 5). M. Littré regrette, à bon droit, qu’homme n’ait gardé aucun de ces diminutifs. P. 5, I. 39 : jiemelin, efféminé. Les exemples de ce mot, qui abondent antérieurement à La Boétie, nc se rencontrent plus après lui. Cela tient à