Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/426

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

‘I* 340 NOTES P. 68, l. 15 :·Le texte porte: nptcipsvoç oiov êmipatv, qu'il en achète une çourtisane. — Emploite; Montaigne, qui en use (Essais, lll, 5), se sert aussi du verbe emploiter (Voizard, Langue de Montaigne, p. 1 73 et 208). P. 68, I. go: A la lecture de I’Economique, Plutarque fut frappé de la portée de cette formule: Tirer parti de ses ennemis, d>cpe).sïo·0a1 àzrb râw êzûpôw. C`est pour la développer qu’iI composa le petit traité conservé dans ses (Euvres morales sous ce titre: Hûxc àîv -:1.; û·1:’€X0pâ1v dxçaskoîro. P. 69, I. 32 : M. Cobet suppose que le texte de Xénophon présente ici une lacune, sans doute considérable. D’après lui, Socrate devait exposer dans cette partie auj0urd‘hui perdue, comment on peut tirer parti de ses ennemis. P. 70, I. 7i A cler, clairement, distinctement. M; Voizarcl remarque (p. 256) que cette locution ne se trouve que dans Montaigne. On peut ajouter La Boétie et Brantomc (éd. L. Lalanne, Ill, 28;). P. 70, l. I2 2 Desbaucher, détourner. Montaigne a dit (Lettre sur la mort de La Boétie, ci—dessus p. 305): « comme j’ay la memoire fort courte et debauchee encore par le trouble de mon esprit. » Voy. aussi Brantome, Glossaire, v° Desbaucher. P. 70, l. 20: Despensf qui cause de la dépense, coûteux. Littré, qui ' enregistre Ie mot, ne mentionne que l’exemple de La Boétie. . P. 71, l. 4l : Difamer les corps des personnes, salir, gâter. S’est

  • ” conservé dans ce sens jusqu‘au KVI1° siècle. Voy. dans Littré, v° Digamer,

des exemples d’Amyot, d`Aubigné, etc. P. 71, l. 5; : Tu ayes ordonné de moy que je suis assez riche. Le grec (11, 1) porte: xwréyvwxa; ·i;y.61v, c’est-à-dire : « tu ayes ordonné de nous que nous sommes assez riches. » La Boétie a bien compris que ce pluriel se rapportait à Critobule; mais il aurait dû, comme le grec le lui indiquait, employer le pluriel, et la langue française lui permettait de le faire. Avec le singulier, la réponse de Socrate devient incompréhensible, car elle repose sur Fambiguïté du mot « nous » dans la phrase précédente. (R. D.) P. 71, I. 60: Et si, de way, il est pajois que j’a_y grandpitié de toy. Il y a dans le grec (II, 2) : Kal, val uà Al', ïottv Ste nal mivu oixrsipw ce éyzâ. — Outre le tour il est que, dans Ie sens de « il arrive que », « il est des moments ou », rendant le grec ëertv Gre (est quunz), on peut remarquer I’effort du traducteur pour rendre l’efïet d’accumulation des monosyllabes et des dissyllabes de la phrase de Xénophon, et en conserver la physionomie originale. (R. D.) P. 72, I. ig: Un faire il le faut, c’est-à-dire une obligation stricte. - Larivey, dans le Laquais (acte V, sc. 2): « Mais puisque c’est un faire le faut, et n‘y a point de remede, etc. » (R. D.) P. 72, I. 20 : Henri Estiennea introduiticiune nouvelle lecture du texte de Xénophon, qui a passé, après lui, dans les éditions de l‘Écono1nigue. Il lit ainsi ce passage: li oïre tleoiz; oiîre àvûpuîrrooç o`lp.atl ce ôîv titvowzécrûctt, c`est-à-dire, autrement ni les dieux ni les hommes ne te seraientfa·vorables. Voici comment il indique, dans ses annotations, cette interprétation nouvelle: « ln vulgaribus editionibus habes É <'io·o·u; otite zitvüpuivrouç pro il oîîre Oeoiaç oüre àvûpuânovç. Quum autem lectio illa manifesté depravata sit, mirum est in ea interpretanda non hœsisse interpretes. » (Xenophontis onznia qua.: extant opera, 1561, in·f°, p. 479, l. 28, et Annotationes, p. 35.)