Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/495

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

APPENDICE 409 seulement un extrait de celles qu’il avait fournies. Certaines observations relatives à des passages compris dans les deux premiers tiers du traité de l’Am0m· ont été supprimées et celles se rapportant au dernier tiers n'ont pas été conservées. Du reste, il faut remarquer que l’ensemble de ces anno- , tations avait essentiellement le caractère d’une communication amicale, et ' il est très probable que La Boétie ne les écrivait pas avec la pensée de les voir imprimer plus tard. Tout porte à croire que, d’ordinaire, lorsque Ferron adoptait les remarques ou corrections de`La Boétie, ces corrections étaient introduites par lui dans le corps même de sa version, et il jugeait inutile dès lors de les répéter à la Fm du volume. Une négligence de l'im- primeur nous fournit même un exemple trés important des surcharges faites sur le manuscrit. Peut-être aussi Ferron, qui, si l’on en croit Scaliger, _ était assez tenace dans ses idées, supprimait-il celles des remarques de son collègue qui se trouvaient en opposition avec ses propres idées. En tout cas, il est certain que nous n’avons qu’une partie du travail de revision accompli par La Boétie sur la version de Ferron; mais ce qui subsiste sufiit pour que l’on puisse constater le mérite du philologue et la valeur ' de son œuvre » (2). Les annotations insérées par Ferron sont pleines de sens et de savoir. Elles contiennent des interprétations nouvelles, des rapprochements ingé- · nieux, des leçons adoptées par la critique. En les publiant à nouveau, M. Dezeimeris les a accompagnées d’un commentaire savant et copieux, qui en montre toute la valeur. Nous y renverrons le lecteur désireux d’approfondir davantage le caractère de La Boétie, ou d’étudier son œuvre de plus près. Il y verra que bien des corrections, dont les éditeurs de Plutarque ont fait leur proût, depuis Xylander jusqu’à Winckelmann, remontent jusqu’à. La Boétie et jusqu’à Ferron, qu’on a mis à contribution sans les nommer. C’était justice de restituer aux deux amis les eiïorts tentés en commun pour éclairer un texte parfois si difficile à. comprendre, d’indiquer les résultats auxquels leur sagacité les a conduits. M. Dezeimeris l’a fait avec un tact plein de pénétration. Ses recherches érudites nous ont montré un La Boétie nouveau, qu’il n’est plus permis de méconnaître. Elles ont dévoilé une des aptitudes de cet esprit, qui en avait de si brillantes, au dire de Montaigne. Ce travail de critique nous fait lire avec une plus entière confiance les pages que l’auteur des Essais a consacrées à l’homme et à. l’ami. Aün de donner la physionomie complète du talent de La Boétie, nous reproduisons ici les remarques publiées a la fin de la traduction de Ferron. Nous avons suivi le texte même de M. Dezeimeris, dont les corrections heureuses facilitent la lecture de ces remarques. Comme lui, nous les avons numérotées, et nous donnons, entre parenthèses, à la En de chacune d’elles, des références qui renvoient à l’édition Dubner. Le premier chiffre indique la page et le second la ligne du texte de l"Epwrw.6; publié dans les Moralia de la Collection grecque-latine de Didot, t. Il, p. QI4-943. 52