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Un amant ne veut pas faire ce que je veux…
Aveugle à mes discours, il est sourd à mes larmes,
Tandis que pour attraits n’ayant que peu de charmes,
Une femme jadis obligea son amant
De rester douze mois sans parler un instant !
Et moi…

Bajazet

Et moi…Qu’on me rencontre une seule maîtresse
Qui voulut à ce prix s’acquérir ma tendresse ;
Oui, pour avoir menti, le pauvre Bajazet,
Madame, en son enfance eut trop souvent le fouet.
J’en ai pris trop d’horreur pour toute menterie ;
C’est comme je vous dis une affaire finie.
Adieu !



Scène 3

Atalide (seule)

Adieu !Que faites-vous ?… conte-moi ton dessein…
Faut-il rire ou pleurer ?… c’est toujours mon refrain…

(Voyant qu’elle est seule.)

Il est parti !… cruel !… quel aimable jeune homme !
Il n’est pas son pareil de Paris jusqu’à Rome !
Qu’il séduit ma raison ! j’ai voulu l’éprouver,
Que d’un noble transport il vient de se sauver !
Que l’innocence en lui paraît sans artifice !
Quelle fidélité !… quelle horreur pour le vice !
De quel enthousiasme il charme mon esprit !
Relisons son billet, cet adorable écrit…