Page:La Brouette du vinaigrier Mercier Louis-Sébastien 1775.pdf/109

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M. Delomer.

Dès ce soir nous passerons contrat… Voulez-vous mon Notaire ou le vôtre ?

Dominique pere.

Un Notaire ! Moi ! Et pourquoi faire ?… Quand la bonne foi n’est point dans les paroles elle ne se couche point dans les écrits… Au reste, faites selon que la mode l’exige, puisqu’à chaque bibus il faut employer deux de ces Messieurs. (Appercevant Mademoiselle Delomer qui aide à Dominique.) Eh ! voyez, voyez, je vous prie, qu’ils sont bien ainsi attelés ensemble !… (Il rit.) Allons, allons, mes bons amis, je vous laisse faire, je ne m’en mêle pas : courage, voyons si cela roulera… (La brouette n’allant pas bien, Monsieur Delomer met la main à l’œuvre.) Et vous aussi, vous tirez à mon baril ; bon, bon, cela. (Il rit.) Ah ! les mal-adroits !… Eh bien !… vaille que vaille… (À son fils.) Tu ne te plains donc plus de ma brouette ?

Dominique fils.

Oh ! non, mon pere, non… je ne savais pas quel vinaigre était dedans…

Dominique pere.

Ma foi, c’est du meilleur que je puisse donner… Cela fait revenir de bien loin, n’est-il pas vrai ? & on peut le mettre à toutes sauces. (La brouette sort : Dominique pere, arrêtant Monsieur Delomer.) Vos domestiques !… Ces drôles-là, ils vont être