Page:La Brouette du vinaigrier Mercier Louis-Sébastien 1775.pdf/24

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M. Jullefort.

Ah ! Monsieur de quoi me parlez-vous ? Tout ceci se verra dans l’étude du Notaire,

M. Delomer.

Tenez, ce tout ceci est de style. Parlons à cœur ouvert. On a beau faire des mines ; le cœur saute de joie, quand la richesse accompagne la beauté. Ce n’est pas que je veuille dire que vous recherchez ma fille uniquement pour son bien : au contraire, je crois que vous l’aimez assez pour l’épouser, quand je n’aurais aujourd’hui que peu de chose à lui donner.

M. Jullefort, à part, & tout intrigué.

Où cela va-t-il me mener encore ? Oh ! je suis sur les épines. (Haut.) Vous dites bien vrai, & si ce n’étoient les besoins multipliés, les folies du jour, je ne fais quel luxe tyrannique, un état à remplir… mais c’est autant pour elle que pour moi.

M. Delomer.

N’ayez aucune inquiétude sur ce chapitre, je n’ai qu’elle, & je veux lui procurer une aisance honorable, je n’y regarderai pas de si près, & vous serez content. Tenez, je vais vous dire ce que je veux faire, c’est tout ce que je peux d’abord…

M. Jullefort, attentif & dissimulé.

Il faut bien vous écouter, puisque vous le voulez.