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Scène VII.

DOMINIQUE pere, DOMINIQUE fils.
Dominique pere.

Hé bien, Dominique, qu’y a t-il ?… Vous vous éloignez de moi, & vous pleurez sans me rien dire.

Dominique fils, en s’essuyant les yeux.

Oh ! pour cela non, mon pere.

Dominique pere, le contrefaisant.

Oh ! pour cela non, mon pere !… Tu n’as point de chagrin non plus !… tu n’as rien à me confier… tu ne pleures pas en liberté avec moi !

Dominique fils.

Mon pere ! de grace, n’exigez aucun aveu… souffrez seulement que j’abandonne dès aujourd’hui cette maison ; plus j’en serai loin, & moins je souffrirai peut-être.

Dominique pere, avec tendresse.

Et c’est à moi que tu dis de ne te rien demander, à moi que tu déguises quelque chose !… as-tu oublié comme nous sommes ensemble ; as-tu un autre confident, un autre ami plus ancien, plus tendre, plus indulgent ? dis-le moi, & je lui cede la place… Mon fils, mon ami, parle, parle… va, je suis peut être le seul encore qui puisse changer ta destinée.