Page:La Brouette du vinaigrier Mercier Louis-Sébastien 1775.pdf/81

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pas les mains vuides. Allons… allons. D’ailleurs, j’ai pour principe de ne jamais abandonner ma marchandise ; & cet accoutrement qui t’offense, c’est là mon habit d’honneur, entends-tu ? Je ne suis jamais plus hardi que comme cela.

Dominique fils.

Vous avez résolu de m’éprouver, mon pere ; mais j’ai peur que vous ne manquiez aux convenances reçues dans le monde.

Dominique pere.

Oh ! tu es amoureux… Je veux te guérir… je veux te guérir absolument… je le veux.

Dominique fils.

Écoutez-moi, de grace ; Monsieur Delomer n’est pas de bonne humeur aujourd’hui.

Dominique pere.

Oh ! son humeur changera.

Dominique fils.

Ah ! vous ne savez pas…

Dominique pere.

Eh bien ! quoi ! qu’est-ce que je ne sais pas ?

Dominique fils.

Qu’il ne m’est peut-être pas tout-à-fait défendu d’espérer.

Dominique pere.

Ah ! bon : j’écoute cela… tu ne m’as jamais menti ; tu t’es bien assuré d’avance que, s’il ne dépendait que de son choix, Mademoiselle Delomer