Page:La Bruyère - Œuvres complètes, édition 1872, tome 2.djvu/234

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Est-ce à moi à m’écrier que le zèle de la maison du Seigneur me consume, et à tirer le voile léger qui couvre les mystères, témoins d’une telle indécence ? Quoi ? parce qu’on ne danse pas encore aux TT…, me forcera-t-on d’appeler tout ce spectacle office d’Eglise ?

20 (I)

L’on ne voit point faire de vœux ni de pèlerinages pour obtenir d’un saint d’avoir l’esprit plus doux, l’âme plus reconnaissante, d’être plus équitable et moins malfaisant, d’être guéri de la vanité, de l’inquiétude et de la mauvaise raillerie.

2I (I)

Quelle idée plus bizarre que de se représenter une foule de chrétiens de l’un et de l’autre sexe, qui se rassemblent à certains jours dans une salle pour y applaudir à une troupe d’excommuniés, qui ne le sont que par le plaisir qu’ils leur donnent, et qui est déjà payé d’avance ? Il me semble qu’il faudrait ou fermer les théâtres, ou prononcer moins sévèrement sur l’état des comédiens.

22 (I) Dans ces jours qu’on appelle saints le moine confesse, pendant que le curé tonne en chaire contre le moine et ses adhérents ; telle femme pieuse sort de l’autel, qui entend au prône qu’elle vient de