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introduction, § xi.

dada proprement dite, telle que l’entendent les Leys, est très fréquente en provençal et en français. Elle a été employée par Rutebeuf, et on trouve jusqu’à la fin du moyen âge, dans les mystères, même lorsqu’ils ne sont pas en couplets, une disposition analogue. On y voit en effet que le dernier vers de chaque discours rime avec le premier vers du discours suivant[1]. Du passage qui a été cité plus haut, p. xliij, il semble résulter que la disposition adoptée par G. de Tudèle a été empruntée à la chanson d’Antioche, mais c’est là, comme nous l’avons vu, un point qu’il n’est pas possible de vérifier.

Je ne connais que deux compositions en laisses monorimes où se rencontre à la fin de la laisse le petit vers rimant avec la laisse suivante. Ces deux compositions sont le débat de l’inquisiteur et de l’hérétique (las novas de l’heretge[2] ), et le poème de la Guerre de Navarre, dans lequel j’ai signalé plus haut[3] des traces d’imitation du poème de la Croisade. Seulement il est à noter que sur 105 laisses dont se compose le poème en son état actuel, 15 seulement offrent la même disposition que G. de Tudèle : les laisses 3, 4, 7-18 et 21. Il y a incertitude, à cause d’une lacune, pour les laisses 2 et 104, et les autres suivent le système de la seconde partie du poème de la Croisade.


Rimes. — J’ai donné à la fin du t. I la table des rimes de chacune des deux parties. On a vu que l’avantage de la variété est du côté de G. de Tudèle. Il a 32 rimes masculines et 17 féminines, tandis que la seconde partie en a 25

  1. Voy. G. Paris, dans la Romania, IV, 153.
  2. Fragment dans Bartsch, Chrestomathie provençale, 3e édit., col. 185-90.
  3. Fin du § VI.