Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/124

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cxij
introduction, § xii.

p. 343, mial (mil), p. 237, 389, 390, piala (pile), p. 247.

ai est employé pour ei dans maitat, 178, 1271, maitetz, 585, maitadatz, 6637, 9313 ; cf. saisanta, compoids d’Albi, p. 147.

au prend la place d’eu dans iau, 126, 1247, 1452, siaus, 1200, 4558 ; de même, à Albi : alhiauramen, p. 75, Bertomiau, p. 105, 174, 193, ciautat, p. 193, iau, p. 194-5, liauras, lhiauras, p. 193-4, Matiau (Mathieu), p. 224, Monjuziau, p. 192-3, reciauta, p. 193[1].

Dans le second poème nous rencontrons un assez grand nombre de cas où ei est substitué à la forme ai, plus fréquente dans le même texte, soit pour le latin habeo, soit, ce qui revient au même, à la première pers. sing. du futur : ei, 2794, 3560, 3618, 5074, 5321, aurei, 5058-9, cobrarei, 5059, destruirei, 5368, farei, 3644, 3802, 4787, 5056, intrarei, 5006, verei, 5006, voldrei, 2775, 3650. — De même sei pour sai (je sais), 3039, 5368.

Le son ei venant d’ai se réduit à é (ou è ?) dans les futurs diiré, 3008, 3873, 5061, donaré, 3986, faré, 5304, recebré, 4646[2].

L’affaiblissement du son ai en ei appartient aussi à

  1. On trouve dans le mystère de sainte Agnès Diau pour Dieu, 308, 326, 328, 336, etc., miaus, tiaus pour mieus, tieus, 416, 436, iaus pour ieus, 1214. Des exemples du même fait ont été signalés ailleurs encore, voy. Bartsch, Denkmæler, p. 324 (note sur 72, 1), mais toujours dans des textes d’une origine incertaine.
  2. On rencontre les futurs en -e dans des textes du xive siècle, mais en des cas où le son (ouvert ou fermé) ne se laisse pas déterminer avec certitude ; voy. Bartsch, Denkmæler, p. 328 (note sur 116, 13) ; M. Bartsch se trompe certainement en croyant découvrir là une trace d’influence espagnole.