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croisade contre les albigeois.

pour rien qu’on puisse imaginer ni qui soit au monde, qu’on le tuât.

XXXVIII.

Le comte de Montfort, ainsi que je vous l’ai dit précédemment, [870] fut prié par tous les comtes, les princes et les marquis de recevoir la terre, le fief et le pays. Et il y consentit à condition, ce m’est avis, qu’ils l’aideraient si besoin lui était, et il exigea que chacun s’y engageât par serment. [875] Cependant le comte de Toulouse a envoyé chercher son fils, parce que les barons de l’armée, ceux du côté de Paris, ses amis, voulaient le voir. Raimon de Ricaud[1] l’amena un jeudi. L’enfant était très-beau et bien appris, [880] car Geoffroi de Poitiers[2] s’en était bien occupé. Le duc[3]

  1. Probablement Ricaud, canton de Castelnaudary, Aude. Il y a un autre lieu du même nom dans les Hautes-Pyrénées et deux dans le Gers. Le personnage dont il est ici question paraît avoir été le familier des comtes de Toulouse Raimon V et Raimon VI. En 1190 il reçoit pour le premier une donation importante (Teulet, Layettes du Trésor des chartes, n° 372). En 1192, 1194, 1201, 1202, 1203, 1204, 1211 (Teulet, nos 399, 413, 623, 650, 699, 710, 959), il figure comme premier témoin en des transactions où le comte de Toulouse est intéressé. En 1203 Raimon VI était témoin de l’acte par lequel Guillem Saisset constituait un douaire de 3500 sous de Toulouse à sa femme Mathilde, fille de R. de Ricaud (Teulet, 695). Nous savons qu’à cette date il était bailli du comte de Toulouse, et qu’en 1210 il prenait la qualité de sénéchal (Vaissète, III, 606). D. Vaissète pense que les fonctions de bailli et de sénéchal étaient identiques, et qu’il n’y a qu’un changement de titre. Je n’ai pas réussi à saisir la portée de l’objection que M. Boutaric a faite à cette opinion de D. Vaissète, Bibl. de l’Éc. des ch. 4, I, 534-5, et Saint Louis et Alphonse de Poitiers, p. 140-1.
  2. Voy. p. 2, note.
  3. Quel duc ? Fauriel traduit, avec vraisemblance, « le duc de Bourgogne. »