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croisade contre les albigeois.

En ce même temps vint le comte de Bar [1], et le comte de Montfort se rendit au devant de lui ; ils se logèrent à Montgiscard où se trouvait le premier, [1745] et puis revinrent à l’ost, et alors on soupa[2]. Tous veulent chevaucher sur Toulouse la grande, car le comte de Bar veut qu’on l’aille assiéger[3]. Le jeudi matin, ils lèvent le camp ; ceux qui savent le chemin se mettent à guider. [1750] Ils commencent à passer le Lers au gué. Un messager l’alla conter à Toulouse, et le comte Raimon et les siens se coururent armer, et le comte de Comminges qui est venu le secourir, et le comte de Foix et les routiers navarrais. [1755] Ils étaient cinq cents chevaliers qui vont tous s’armer. Des gens de pied on ne saurait estimer le nombre. Si vous aviez été dans la ville et les aviez vus debout, vêtir leurs ca-

    copiste de notre unique ms. a-t-il commis dans ce qui précède (voy. au t. I la note du v. 1707) quelque omission qui nous empêche de suivre la suite des idées.

  1. Selon Fauriel (table des matières) il s’agirait ici du comte de Bar-sur-Seine, Milon III ; mais ce comte est déjà mentionné expressément par P. de V.-C. au nombre de ceux qui se croisèrent en 1209 (« comes de Barro supra Sequanam », ch. XIV) et sans doute il fit partie de ceux qui se retirèrent peu après l’élection de Simon de Montfort (voy. v. 932 et la note de la trad.). Il ne peut donc guère être question présentement de son arrivée, à moins qu’il ait reparu une seconde fois à la croisade, ce qui est invraisemblable. On est par suite conduit à penser qu’il s’agit ici de Henri II, comte de Bar-le-Duc (Art de vér. les dates, III, 46 b). P. de V.-C. dit simplement comes de Barro (ch. LV, au commencement).
  2. P. de V.-C. ch. LV (Bouq. 48 c) : « Misit vero comes noster ad dictum comitem milites qui eum adducerent versus Tolosam super quandam ripariam ubi ipse comes noster et exercitus ejus ei occurrere deberent, et factum est ita. »
  3. Cf. P. de V.-C. ch. LV.