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croisade contre les albigeois.

XCIV.

Les Français de Paris et ceux du côté de la Champagne viennent à Castelnaudari rangés par la plaine ; [2075] mais le comte de Foix, avec sa compagnie et les routiers d’Espagne, leur barre le chemin. Ils n’estiment pas leur bravoure une châtaigne, mais disent entre eux : « Barons, qu’il n’en reste pas un qui ne courre sus à cette gent étrangère ! [2080] tellement qu’on en soit effrayé en France et en Allemagne, en Poitou, en Anjou et par toute la Bretagne, et là haut en Provence jusqu’aux ports d’Allemagne[1], car de la sorte ils se corrigeront. »

XCV.

Quand monseigneur Bouchart et ceux qui l’accompagnent [2085] arrivent à Castelnaudari, alors se leva un hobereau blanc qui vint de la gauche vers la droite et alla s’élevant au vol de toutes ses forces[2]. Alors Martin Algai dit : « Sire, par saint Jean ! quoi qu’il arrive

    serait : « qui conquit Galienne, l’épouse du roi Braimant, la fille de Galafre... »

  1. L’Allemagne est déjà mentionnée deux lignes plus haut : p.-ê. devrait-on corriger, au v. 2082, tro als ports en Espanha ?
  2. Jean de Salisbury, cité par Du Cange au mot albanellus, mentionne la même superstition. Les exemples d’augures tirés du vol des oiseaux en général sont fréquents dans la poésie du moyen-âge. Diez (Leben und Werke der Troubadours, p. 22, note) en a réuni quelques-uns qu’il a empruntés aux troubadours ; voy. aussi Amador de los Rios, Historia de la Literatura española, III, 141, note.