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croisade contre les albigeois.

ne chargea, sinon que R. Belarot[1] avec Aimon de Caron allèrent, en avant des lignes, frapper chacun son homme. Les lances se brisent et les éclats en volent. Sauf eux, personne ne reçut ni ne donna coup. [4055] La nuit s’approchant, on dresse les gonfanons, et chacun à l’envi se rend aux cantonnements, tout droit à Bellegarde[2].

CLIX.

Tout droit à Bellegarde ils se logent volontiers et occupent les étables et les maisons, [4060] et touchent les distributions nécessaires. Ils font faire le guet par tous les écuyers, car ils craignaient leurs ennemis acharnés : Marseille ne les aime pas, Montpellier les repousse, Avignon et Beaucaire les ont les premiers attaqués. [4065] Dans Beaucaire, tant est grande l’allé-

  1. Ms. R. Belarots. Si R. était une faute de copie au lieu de P., on pourrait identifier notre personnage avec un Petrus Beleroti qui paraît comme témoin dans des actes de 1209 (Papon, Hist. de Prov. II, pr. n° XXXVI) et 1210 (Teulet, Layettes du Trésor nos 930, 931) et 1218 (Cart. de S. Victor, II, 314). Ce surnom est d’ailleurs peu commun. Cependant on trouve en 1068, probablement à Montpellier, un Guillelmus Belarot (Teulet, Layettes du Trésor, n° 18 bis, p. 565).
  2. A 10 kil. S.-O. de Beaucaire. Voici d’après P. de V.-C. le récit, en tout conforme à ce qu’on vient de lire, des mêmes événements : « Venientes autem nostri ante castrum Bellicadri, invenimus infinitam hostium multitudinem, qui milites et servientes nostros in castri munitione obsessos tenebant ; sed cum essent infiniti hostes, nostri vero respectu eorum pauci, non tamen ausi sunt exire inferiores muros castri, licet nostri, ante muros diutissime stantes eos ad prælium invitarent. Videntes nostri quod non exirent hostes ad dimicandum contra eos, postquam diu expectaverant eos et invitaverant ad exeundum, reversi sunt ad castrum Bellægardæ, unde venerant, die tertio reversari Bellicadrum » (ch. LXXXIII, Bouq. 106 ab).